Stade de foot abandonné = spot pour la voiture. Pt. 2.

"Le football professionnel fait tout son possible pour castrer cette énergie de bonheur, mais elle survit en dépit de tout. Et c'est peut-être pour cela que le football sera toujours étonnant.


Comme dit mon ami Angel Ruocco, c'est ce qu'il a de meilleur : son opiniâtre capacité de créer la surprise. Les technocrates ont beau le programmer jusque dans ses moindres détails, les puissants ont beau le manipuler, le football veut toujours être l'art de l'imprévu.


L'impossible saut là où on l'attend le moins, le nain donne une bonne leçon au géant et un Noir maigrelet et bancal rend fou l'athlète sculpté en Grèce.


Un vide stupéfiant : l'histoire officielle ignore le football. Les textes de l'histoire contemporaine ne le mentionnent pas, même en passant, dans des pays où il a été et est toujours un signe primordial d'identité collective.


Je joue donc je suis : la façon de jouer est une façon d'être, qui révèle le profil particulier de chaque communauté et affirme son droit à la différence.


Dis-moi comment tu joues et je te dirai qui tu es : il y a bien longtemps qu'on joue au football de différentes façons, qui sont les différentes expressions de la personnalité de chaque pays, et la sauvegarde de cette diversité me semble aujourd'hui plus nécessaire que jamais.


Nous vivons au temps de l'uniformisation obligatoire, dans le football et en toute chose. Jamais le monde n'a été aussi inégal dans les possibilités qu'il offre et aussi niveleur dans les coutumes qu'il impose : en ce monde fin de siècle, celui qui ne meurt pas de faim meurt d'ennui."


Eduardo Galeano, Le Football, ombre et lumière, Lux, 2014

Stade de foot abandonné = spot pour la voiture. Pt 1.

"Roule la balle, le monde roule. On soupçonne le soleil d'être un ballon de feu, qui travaille le jour et fait des rebonds la nuit dans le ciel, pendant que la lune travaille, bien que la science ait des doutes à ce sujet.


En revanche, il est prouvé, et de façon tout à fait certaine, que le monde tourne autour de la balle qui tourne : la finale du Mondial 94 fut regardée par plus de deux milliards de personnes, le public le plus nombreux de tous ceux qui se sont réunis tout au long de l'histoire de la planète.


La passion la mieux partagée : nombre des adorateurs du ballon rond jouent avec lui dans les stades ou les terrains vagues, et un bien plus grand nombre encore prennent place à l'orchestre, devant le téléviseur, pour assister, en se rongeant les ongles, au spectacle offert par vingt-deux messieurs en short qui poursuivent la balle et lui prouvent leur amour en lui donnant des coups de pied.


A la fin du Mondial 94, tous les garçons qui naquirent au Brésil s'appelèrent Romario, et la pelouse du stade Los Angeles fut vendue par petits morceaux, comme une pizza, à vingt dollars la portion.


Folie digne d'une meilleure cause ? Négoce vulgaire et inculte ? Usine à trucs manipulée par ses propriétaires ? Je suis de ceux qui pensent que le football peut être cela, mais qu'il est également bien plus que cela, comme fête pour les yeux qui le regardent et comme allégresse du corps qui le pratique.



Un journaliste demanda à la théologienne allemande Dorothée Solle :

- Comment expliqueriez-vous à un enfant ce qu'est le bonheur ?
- Je ne le lui expliquerais pas, répondit-elle. Je lui lancerais un ballon pour qu'il joue avec."

Eduardo Galeano, Le Football, ombre et lumière, Lux, 2014

Day 8. Parada do Sil

Sur la ballade, on croise de nombreuses maisons abandonnées, formant par moment des petits villages de 4-5 maisons. La vie dans la forêt devait être apaisante, il n'en reste plus que des traces fugaces.



 



Bon, on croise toujours les bénédictins quelque part. En plein milieu de la forêt et des côtes vertigineuses à remonter, on croise ce monastère (Nathan, j'avais marqué "la fille de l'accueil du monastère" sur mon carnet, un souvenir ?).



Santa Cristina de Ribas de Sil

Day 8. Parada do Sil


Sous cette chaleur écrasante on atteint les sous-bois avec bonheur. Les cascades à travers les rochers et les buissons nous rafraichissent.



Dans cette forêt dense (où l'homme a averti de la présence de loups) on déambule entre des châtaigners centenaires et d'énormes blocs de cailloux détachés de la montagne. 



Tolkien y aurait trouvé bonheur.


Day 8. Cap Finisterre - Parada do Sil. 220 km

Les mouettes et leurs déjections sur la voiture ont eu raison de notre patience. On décide de découvrir ce que l'intérieur des terres galiciennes peut nous montrer et on s'enfonce dans les montagnes.


On arrive à Parada do Sil et 6h de rando s'ouvrent à nous.



Et une chaleur écrasante.




Day 7. Cap Finisterre. 0 km




"Défaite incontestable de Puma malgré une très bonne performance de Dominique Pinon"

Day 6. Boaño - Cap Finisterre. 50 km

La fatigue se fait ressentir sur la route qui mène jusqu'au Cap Finisterre. L'autre bout du monde.
Après une soupe au soleil on part pour une randonnée dans une chaleur assoifante.

"Sentier bien visible sur le versant" = 1/2 heure de montée harassante

 Praia do Mar de Fòra



Les paysages galiciens ne sont pas sans rappeler ceux de Bretagne. On y trouve un mélange de sentiers côtiers le long de l'océan bleu et d'arrières-pays vallonnés.



Le soir venu on trouve une terre promise pour installer le bivouac. Le coucher de soleil et la baisse de la température nous font profiter du paysage jusqu'à une heure tardive. La nuit a été bleue.



Jour 5. Boaño

Notre première balade nous mène le long de plages et criques galiciennes. Les grandes houles ont ramené de nombreux déchets sur le littoral.





Notre chemin nous mène à Laxe, un petit port encastré entre des collines de rochers et de végétation abruptes.


Le retour est une course contre le nuage de pluie qui se ramène à grande vitesse sur la côte. On finira la journée à lire des livres dans la voiture, à boire des bières et à manger des lentilles.



De retour

Les souvenirs remontent
[...]
A la nuit tombée.

Copains

Jour 4. Gijon - Boaño. 350 km

Les premiers pas en Galice nous mènent sur des plages immensément vides et des villages déserts de la Costa da Morte.
Nous y prenons notre deuxième bain d'écume et de vagues.











Jour 3. Andrin - Gijon. 90 km


Au loin, Llanes ?



Le rocher aux milles bonheurs.


Les maisons colorées de Cué.